Je suis Emilie, une femme de 38 ans. J’ai grandi à la campagne en
Loire-Atlantique. A l’adolescence, je suis partie vivre sur Nantes pour mes
études puis j’y suis restée. Je n’ai pas fait toujours les bons choix.
Aujourd’hui, je suis en couple avec Maxime depuis 10 ans et mariée depuis 6
ans. J’ai deux enfants : Océane 15 ans et Mathias 5 ans.
En 2019, nous en avons tous eu marre de la grande ville avec sa circulation,
ses manifestations, ses agressions, son bruit. Nous, les adultes c’était de
notre vie salariale. Nous avions un projet d’être patron d’une entreprise
ensemble. Nous avons regardé beaucoup de projet mais par rapport à notre vie
financière, nous étions limités. Après plusieurs mois de discussion, nous avons
décidé de se lancer dans l’aventure de la restauration vu que mon mari est
diplômé de l’hôtellerie, restauration et qu’il avait abandonné sa passion pour
moi.
En 2010, j’avais déjà eu envie de partir loin de Nantes pour des raisons
très personnelles et familiales. Maxime avait été recruté dans un restaurant à
ROUSSILLON proche de CAVAILLON dans le Vaucluse. Je l’avais rejoint fin juin
mais le 30 juillet, j’ai eu un très grave accident de la route. Je ne me
souviens pas des raisons. J’ai été 3 jours dans le coma. J’ai eu un grave
traumatisme crânien. Mon mari m’a réappris à me laver, à manger, à parler et à
marcher. Quand, j’ai remarché pour la première fois dans les couloirs de
l’hôpital de Marseille avec un infirmier, j’ai fait une crise d’épilepsie. Le
personnel soignant m’a demandé d’aller en centre de rééducation mais je ne me
sentais pas à ma place donc mon mari avait demandé au médecin traitant un arrêt
pour que je puisse rentrer chez-moi. J’avais interdiction de rester seule. Ma
fille nous rejoignait pour la rentrée scolaire. Après, j’ai fait une grave
dépression et j’ai demandé à mes parents de revenir chez eux. En Octobre 2010,
nous sommes tous retournés dans notre région d’enfance. Les années qui ont
suivies, ont été extrêmement dure. J’ai dû me reconstruire avec des handicaps
invisibles. J’ai eu la chance de trouver un travail avec des personnes supers gentilles et qui m’ont réappris énormément. Je suis devenue fonctionnaire territorial un 1er avril grâce à une directrice géniale qui a cru en moi. Les années ont passées et je me suis lacée de l’ambiance pas toujours au beau fixe. De plus avec mon mari, nous avions le projet d’être notre propre patron. En 2019, j’avais déjà bien évolué donc j’étais prête à changer de vie et tout recommencer.
Nous sommes arrivés en Auvergne plein d’espoir, motivés pour s’investir dans notre projet. La maison de location est un paradis de verdure et de calme. Nos animaux arrivés de Nantes étaient les plus heureux car on avait une petite cour. On a beaucoup travaillé sur la préparation d’ouverture de l’Auberge. Nous avons été assez bien accompagné sur le début. Le 2 février 2020, nous étions opérationnels et nous avons inaugurés l’Auberge. Beaucoup de personnes se sont déplacées. Les débuts ont été assez difficiles pour moi qui n’était pas du milieu. Milieu mars quand je commençais à m’habituer, nous avons du fermer à cause du 1er confinement. Nous avons rouvert en juin. L’été avait été assez bon mais par manque de trésorerie nous n’étions pas serein. En octobre quand la première facture a été rejetée par la banque, j’ai commencé à me poser la question de fermer. La deuxième annonce du couvre feu nous a fait stoppé l’activité car nous n’avions plus rien sur le compte. Nous avons déclaré la liquidation juste avant le 2ème confinement. Il a fallu 1 an pour que la liquidation judiciaire soit prononcée.
Aujourd’hui, nous sommes toujours en location avec un loyer assez élevé. La liquidation est terminée mais les dettes se sont accumulées. Nous avons un dossier de surendettement et un FCIP. Je n’ai pas retrouvé un emploi aussitôt. J’ai fait le recensement de la population du Vernet-Chaméane en 2022 puis par chance le Conseil Départemental m’a proposé un remplacement. Depuis le 11 avril, je suis prolongée au mois le mois en espérant obtenir un poste pérenne. En tout cas, les galères continuent car c’est parce qu’on a deux salaires qu’on peut s’en sortir haut la main.
Je rêve d’une vie sans retard de paiement. Une maison à nous, construite de nos mains, totalement autonome pour éviter de continuer à payer des sommes élevées chaque mois, de pouvoir avoir de l’eau chaude au quotidien, d’être chauffés l’hiver, d’avoir une plus petite surface à nettoyer, de continuer à vivre avec mes animaux.
Femme et maman aimant les animaux et la nature. Pas eu une vie toujours simple mais je me bats au quotidien pour qu'elle s'améliore de jours en jours.
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